28 mars 2013

Bagan, la ville aux 4000 temples


Ce soir-là, nous avions commandé des bruschetta, une salade caprese, de la pizza margherita, de la bière et du vin rouge. Dans cette rue sombre et poussiéreuse, au milieu des chiens errants et des quelques enfants qui jouaient et riaient non loin de là, jamais je n'aurais pensé pouvoir y manger une aussi bonne cuisine italienne. J'étais à Bagan, au Myanmar.

Bagan est la ville aux 4000 temples. J'ai réalisé pour la première fois ce que cela signifiait alors que je prenais place dans la boîte arrière d'un pick-up en direction de notre hôtel un peu plus tôt ce jour-là (en compagnie de Serge, Nicole et Ronald qui m'accompagnaient pour ce voyage en Asie). Nul besoin de les chercher. Ils étaient là. Ils étaient partout. Des dizaines, des centaines, en fait des milliers de temples, dispersés à perte de vue dans une vallée aux allures de savane africaine. Alors que le soleil se situait juste au-dessus de l'horizon, ce paysage semi-désertique hérissé de temples prit une douce teinte orangée. Un moment sublime en guise de bienvenue dans ce lieu historique et incontournable du Myanmar !

Bagan fut jadis une grande ville et une capitale royale. C'est vers le XIIe siècle que les rois de Bagan firent édifier, au nom du bouddhisme, des milliers de temples en brique, dont certains furent décorés de somptueuses fresques et de nombreuses statues de bouddha. De cette ville ne subsistent aujourd'hui que les temples, en grande partie restaurés ou reconstruits, qui font désormais partie d'une vaste et impressionnante zone archéologique délimitée par quelques petites bourgades dont celle de New Bagan où nous séjournons.

Située à 10 heures de bus de Yangon, la vallée de Bagan se trouve au coeur du Myanmar. Ici, c'est la campagne, les grands espaces et les ciels étoilés. Les serpents venimeux aussi, paraît-il ! Pour cette raison, on nous avait conseillé de mettre des chaussures fermées et de se munir d'une lampe de poche pour circuler dans les petites rues à peine éclairées. Toutefois, les seules bêtes que nous avons croisées étaient des chiens errants couchés au milieu des rues en terre.

À Bagan, le temps semble s'être arrêté. Outre de vieux pick-up qui servent de taxi, on peut encore y voir des charrettes à boeufs et des calèches tirées par des chevaux. Le meilleur moyen pour découvrir la région demeure toutefois le vélo, à condition de ne pas s'imposer un horaire trop chargé. D'abord, parce qu'il peut faire très chaud (entre 35°C. et 37°C. en février dernier). Ensuite, parce que les sentiers reliant les temples entre eux sont plutôt sablonneux, rendant parfois la conduite d'un deux-roues difficile. Il vaut donc mieux sortir le matin ou en fin d'après-midi, et prévoir une longue pause le midi dans l'un des restaurants bordant le fleuve Ayeyarwady.

Observer le coucher de soleil depuis la terrasse surélevée d'un temple est inoubliable (et certainement l'un des moments forts d'un séjour à Bagan), à condition de pouvoir faire abstraction des quelques centaines d'autres touristes venus jusqu'ici pour la même raison. Ce jour-là, des autocars de touristes arrivent l'un après l'autre devant la paya (temple) Shwesandaw, soulevant d'immenses nuages de poussière derrière eux. Des hordes de touristes escaladent les raides escaliers menant à la plate-forme tout en haut de la structure où je me trouve. Me faufilant entre des gens parlant l'allemand, l'italien ou le russe, je tente moi aussi d'immortaliser le moment avec ma caméra. À cette hauteur, je prends davantage conscience de l'immensité et de la beauté des lieux. La vallée toute entière baigne dans une douce lumière. L'ambiance est sereine. Puis, alors que le soleil glisse doucement derrière l'horizon, une pluie de déclics se fait entendre. Une fois le soleil disparu, nous redescendons, reprenons nos vélos et rentrons à l'hôtel, que nous atteindrons une fois la nuit tombée.

Le jour suivant, décidés à revivre cette expérience de façon un peu plus intime, nous repartons à vélo pour un autre coucher de soleil. Cette fois-ci, nous prenons la direction de la paya Pyathada, un temple plus éloigné et plus difficile d'accès. En chemin, au détour d'un sentier, nous découvrons un village isolé où les gens vivent avec le bétail (le village West Pwasaw). Un endroit ignoré des touristes et situé à des années lumière de toute civilisation moderne. En continuant dans ce qui nous semble être le lit asséché d'une rivière, nous rencontrons plusieurs bergères qui rentrent l'une après l'autre au village, tous accompagnées de leurs troupeaux de chèvres et de vaches. À chaque fois, les bêtes passent de chaque côté de nous, en nous frôlant presque, et soulèvent des tourbillons de poussière. Cela restera un de mes plus beaux souvenirs de Bagan.

Quant au coucher de soleil... Hélas ! Nous ne serons pas les seuls encore une fois. Qu'à cela ne tienne, Bagan en valait la peine !


  • Le Thiri Marlar Hotel (New Bagan) est un petit hôtel sympathique. Le toit-terrasse permet de prendre son petit-déjeuner tout en contemplant les temples situés tout proche.
  • Le restaurant Green Elephant (New Bagan) offre une cuisine birmane et asiatique. Il possède une terrasse ombragée offrant une magnifique vue sur le fleuve Ayeyarwady.
  • Le restaurant San Carlo (New Bagan) offre une cuisine italienne (excellente) et chinoise. Ambiance toute simple et personnel très attentionné.

Charrette à boeufs dans une rue de Bagan - Mario Dubé

Le fleuve Ayeyarwady à Bagan - Mario Dubé

Sourires de Bagan - Mario Dubé

Statue de bouddha à l'intérieur d'un temple - Mario Dubé

La vallée de Bagan - Mario Dubé

Un petit coin à l'écart de la foule - Mario Dubé

La vallée de Bagan - Mario Dubé

Coucher de soleil sur Bagan - Mario Dubé

La vallée de Bagan à vélo - Mario Dubé

Un troupeau de bétail près du village de West Pwasaw - Mario Dubé


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